Chroniques du Collège de Danjoutin

Adrien C

C’était le 9 ou le 10 septembre 2009, c’était trois ou quatre jours après la naissance de mon frère, quand je suis allé le voir à l’hôpital. C’était à l’hôpital de Belfort, celui qui a été démoli. C’était en début d’après-midi. Mon père et moi on est allés voir mon frère. Je ne me souviens que du moment où j’étais avec mon frère, parce que j’ai une photo. J’ai une photo quand il est dans mes bras. J’avais trois ans, presque quatre. J’étais content d’avoir un frère. C’est grâce à la photo que je me souviens de ce moment. Je tenais le bébé, je regardais l’objectif en souriant. J’ai choisi ce jour parce que je n’ai pas beaucoup d’autres jours importants. Et aussi parce qu’après ça j’étais super stressé, mon frère est allé souvent à l’hôpital jusqu’à ses 5 ou 6 ans. Du coup, je n’étais pas bien du tout quand il était à l’hôpital.

Nathan

C’était au championnat d’athlétisme, le 7 juin 2017. Je suis arrivé vers 9h au stade d’athlétisme de Vesoul. On était venu de Châtenois, avec mon équipe, en bus, on s’est inscrit pour l’épreuve qu’on voulait faire. Moi j’ai choisi le lancer de disque, le 50m haie, et le triple saut. Je commence à m’échauffer pour la première épreuve. Je ne pouvais pas m’échauffer sur la piste synthétique, alors je me suis éloigné. J’ai fait un lancer, et on nous a appelés pour le 50 m haie. Juste avant ma course, des filles couraient, et la piste était humide. L’une des filles n’avait pas ses appuis, elle a glissé, et sa tête a tapé contre la haie, mais elle n’a rien eu. Après j’ai fait ma course, j’ai fait un bon temps. Je suis retourné au lancer de disque. Et là, j’ai vu que la maison en face était en train de brûler. On a dû se mettre loin et arrêter les épreuves. On a appelé les pompiers. Quand le feu a été maîtrisé, on a repris les épreuves. Les installations de Vesoul ne sont pas très sûres, parce que l’aire de lancer est normalement un grand filet, mais là il y avait des poteaux entre les filets : un concurrent a lancé le disque qui a tapé un poteau au lieu du filet, le disque a rebondi. Je l’ai vu et je me suis baissé par peur. Derrière moi, un autre concurrent ne l’a pas vu et le disque l’a percuté au crâne. Il est parti aux urgences, et le championnat était fini pour lui. Après c’était la pause de midi, j’ai mangé des chipolatas. L’après-midi, on a repris les épreuves. J’ai fini 4è. J’ai dû attendre 17h pour la remise des médailles. Je suis allé regarder un ami, et d’autres épreuves. Dans le bus c’était la fête parce qu’on a ramené plein de médailles.

 

Manon

C’était le 20 avril 2018. C’était un voyage en Australie, en quatre étapes, la dernière étape, dans le désert, c’était vers la fin du voyage. C’était le matin, vers 4h du matin, on a pris le bus. On s’est arrêtés pour prendre l’apéro devant une grande montagne dans le désert. Je me suis dit, je suis dans un autre monde. Il était neuf heures. C’était un décor magique. Tout, le sol, les montagnes, tout est rouge, sauf les buissons qui sont un peu verts, du coup ça fait un décor un peu spécial, et le ciel est bleu vif, on ne dirait pas qu’on est sur terre. On était encadrés par un moniteur, il y avait plein d’autres gens, des norvégiens, des japonais… Il n’y avait pas d’air, aucun bruit, c’était le silence complet, on était tous seuls, il n’y avait aucun animal, il faisait chaud, très chaud. Le soleil n’était pas encore très fort donc on pouvait rester dessous. On est restés derrière une barrière, on est restés à peu près une heure, on a regardé l’étendue. Ce monde où on se croyait totalement ailleurs m’a marquée. On s’est dit, comment ça a été fabriqué, cette montagne, pourquoi ça a été créé, et tout. Je n’avais pas peur, j’étais émerveillée, je souriais, je ne disais plus rien. On a fait plein de photos, on a mangé et bu, après on a marché pour voir autre chose, mais c’est vraiment ça qui m’a marquée. Beaucoup de personnes étaient émerveillées et disaient ouah c’est beau ! C’est mon père qui a pris les photos, avec moi et mon frère, et le paysage derrière. Une anecdote dont je me rappelle, c’est qu’il y avait plein de cailloux sur la route, j’ai sauté sur le siège et je me suis tapé la tête contre la vitre. Une autre, c’est que je m’amusais avec le sable rouge et que mes mains étaient toutes rouges.

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