Chroniques du Collège de Danjoutin

L’odeur néfaste des tranchées sales

Cachés dans les ravins comme des chiens

Les chemins de coupe transversale

Ne les amèneront qu’à du pain

Le sang coule dans les sols incurvés

Dans les salles où l’on entend des cris

Les gens privés de la liberté de penser

Seront certainement tous morts de maladie

Pas similaires et pas pour la même guerre

Frappés, fouettés, bombardés ou tués

Ils dormiront encore par terre

Au fond, ils se font tous massacrer

Un Lundi de Novembre

Ce lundi là, il faisait froid

Ce lundi là, le débarquement arriva

Nous ne nous attendions pas à quelque chose comme ça

Qu’un tel massacre s’est produit là.

 

Le cimetière du Wettstein nous a troublé

De voir toutes ces tombes alignées…

De penser que des soldats

Ont péri pour la France pas très loin de là.

 

Arrivé au linge

Qui secoua mes méninges,

Sur ce champ de l’horreur

Nous marchions avec aigreur.

 

Une fois à la lanterne de la mort

Un silence absolu régnait dehors…

Nous avions vu des choses indicibles

Et dire que c’était pour des gens pris pour cible.

 

Ce sont ces bêtises humaines

Qui ont rendu la vie moins saine,

Toutes les familles ayant souffert

Ne doivent plus jamais connaître la guerre.

 

Lucas MORELLE

Etienne DELAMARE

Le bloc crématoire restera dans l’histoire et les mémoires

Ça commençait dès l’entrée

Devant le four on y imaginait le corps d’un déporté allongé

A droite des urnes funéraires

Qui me semblaient vouloir prendre l’air

en avançant dans la baraque

Plusieurs portes numérotées des plaques

Moins délabrées et abîmées que ce que je m’étais imaginé

Mais cela n’enlevait pas le côté qui me faisait paniquer

Au bout du couloir une salle qui attirait mon regard

Comme si elle était là pour dire que tout le monde y passera tôt ou tard

La table d’expérience avec ces petits carreaux blancs

M’a glacé le sang

Les rigoles pour laisser couler le sang

J’imaginai les gouttes tomber dans un seau