Chroniques du Collège de Danjoutin

Belfort, une terre d’explorations artistiques

– Jérôme, pourriez-vous nous dire de quand date le festival des Eurockéennes ?

– Le premier festival a été créé en 1989. A ses débuts, il portait le nom de « Festival du Ballon ».

– Pourquoi ce festival a-t-il été créé ?

– Tout d’abord, le but de ce festival était de donner une image plus jeune, plus moderne et festive de Belfort, qui portait jusque là une image militaire et industrielle.

-Laurent, quel est désormais le but des Eurockéennes ?

– Il est vrai que les choses ont évolué. Si les Eurockéennes portent chaque année des têtes d’affiche, l’idée est de faire connaître des groupes de musique qui ont tout le potentiel pour devenir de vraies stars.

– Et comment sont organisées les Eurockéennes ?

– Le site du Malsaucy s’articule autour de quatre scènes : la grande scène, la scène de l’Esplanade, la green Room et la scène de la plage. Autour de ces quatre scènes, les festivaliers peuvent se restaurer auprès de nombreuses buvettes et faire du shopping dans différentes boutiques.

– Le Territoire de Belfort a aussi inventé le Festival international du film, « Entrevues », créé en 1986. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet autre festival ?

– Absolument. Il s’agit d’une compétition internationale dédiée au jeune cinéma indépendant et novateur. Il présente au public, comme aux professionnels, les premiers, deuxièmes ou troisièmes films de réalisateurs prometteurs.

– Quel est l’intérêt de ce festival pour les cinéastes ?

– Certains cinéastes s’y sont fait connaître, et sont aujourd’hui reconnus dans le milieu : parmi eux, on peut citer Abdellatif Kechiche, Olivier Assayas, ou encore Laurent Cantet. Des prix sont décernés aux jeunes réalisateurs, comme le grand Prix Janine Bazin avec 8000€ à la clé, ou encore le Prix d’Aide à la distribution avec 15000€ de gains financiers.

– Ce festival connaît-il une notoriété certaine ?

– Tout à fait ! Le nombre de spectateurs est en augmentation, 23600 entrées en 2019, tout comme le nombre de films envoyé au comité de sélection. Le public, comme les professionnels, montrent un intérêt grandissant pour ce festival. En 2015, le maire de Belfort, Damien Meslot, a souligné qu’« Entrevues » était « la pépite culturelle de Belfort ». Le festival est cité dans les grands médias nationaux.

Belfort, une terre people

– Bonjour, eh oui, vous avez bien entendu, Belfort a un prince ! Il s’agit d’Albert de Monaco ! Il est l’héritier du cardinal de Mazarin : Louis XIV lui a fait cadeau en 1659 du comté de Ferrette, des seigneuries de Belfort, Delle, Thann, Altkirch et Issenheim pour le récompenser de son succès diplomatique lors du traité de Westphalie, qui fit de Belfort une terre française. Il a été essentiel dans le développement du territoire.

– Le Prince Albert de Monaco est venu à Belfort et Giromagny en 2016. Il souhaitait retourner sur les anciennes possessions de ses ancêtres. Il a ensuite visité le lion de Belfort et l’école Jules Heidet qui était auparavant l’ancien siège de l’autorité comptable.

– Belfort compte aussi une star parmi ses célébrités ! Et une star hollywoodienne ! Il s’agit de Tahar Rahim, né le 14 juillet 1981 à Belfort. Il a grandi dans le quartier des Résidences. Moi qui regarde très souvent des films sur Netflix, je me suis rendu compte qu’il était à l’affiche de plusieurs films comme « Samba », « Un prophète », « Le serpent », et bien d’autres encore. En 2020 il joue avec sa femme, Leïla Bekheti, dans « The Eddy » du réalisateur Damien Chazelle. Rahim est devenu une star mondiale et mène une carrière internationale.

Belfort, une terre de grands frissons

– Bonjour à tous et bienvenue ! Nous allons parler dans notre émission d’aujourd’hui d’une héroïne noire née dans notre région, plus précisément à Beaucourt.

Vous me demandez « pourquoi héroïne noire » ?

Non, ce n’est pas sa couleur de peau, mais c’est parce qu’elle aurait été impliquée dans plusieurs affaires criminelles : meurtres et simulation d’enlèvement.

Nous sommes devant le musée Japy et nous allons vous raconter l’histoire de Marguerite Japy.

Quand a-t-elle vécu ?

– Elle est née à Beaucourt en 1869 et est issue d’une riche famille d’industriels. Elle reçoit une éducation parfaite et sa jeunesse est dorée. Elle est enviée des jeunes filles de son époque.

– Quelle est son histoire et pourquoi est-elle aussi connue ?

– Sa célébrité débute en 1899 lorsqu’elle est la maîtresse du président de la République, Félix Faure, et que ce dernier décède à la suite de ses ébats avec Marguerite.

– Imaginez ! Elle couche avec des présidents de la République !

– Et ce n’est pas fini ! Le 31 mai 1908, un double meurtre remet Marguerite à la une des journaux.

La mère de Marguerite, en visite chez sa fille, est retrouvée morte, et le mari, Adolphe Steinheil, est découvert étranglé dans les toilettes. Marguerite, quant à elle, est légèrement ligotée, et prétend avoir été attaquée par quatre individus qui auraient voulu lui soutirer des documents secrets que Félix Faure lui avait confiés neuf ans plus tôt !

– La police suspecte Marguerite d’avoir commis plusieurs crimes.

– La police a des doutes, Maguerite changera de version plusieurs fois, allant jusqu’à faire accuser son domestique. Elle fera alors un séjour de trois jours en prison, mais faute de preuves, Marguerite en sortira sous les applaudissements d’une faille subjuguée par son charme. Marguerite est-elle coupable ou innocente de ces crimes ?

– De cette affaire non élucidée, certains ont émis l’hypothèse que la mère de Marguerite serait morte de peur à la vue d’un amant étranglant son gendre.

– Marguerite garde-t-elle sa popularité ?

– Malgré les rumeurs, elle se mariera avec un de ses admirateurs, Lord Robert Campbell, qui mourra en 1927.

– Quelle dernière mésaventure va-t-elle lui arriver ?

– La vie incroyable ne s’arrête pas là. Un dernier rebondissement dans sa vie en 1917 va lui assurer une fin de vie confortable. Elle se fait kidnapper, avec sa fille et deux amis, dans la région de Kasba Calda, au Maroc.

Un enlèvement dont la France paiera la rançon, enlèvement dont elle est sans doute l’origine ?

L’argent permettra à Marguerite Japy Steinheil d’assurer ses vieux jours tranquillement.

On n’entendra alors plus parler de Marguerite jusqu’à sa mort en 1954.

– Pourquoi le musée Japy est-il connu ?

– Le musée raconte l’histoire industrielle de la famille Japy. Les innovations techniques de l’horlogerie.

Enfin, il rappelle à tout le monde que Beaucourt a fait partie des pionniers de l’industrie.

– Et voilà, c’était l’histoire de la famille Japy, en particulier celle de Marguerite, pour qui la vie n’a pas été facile.

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