Catégorie : Une journée à raconter, des mémoires à honorer

Antoine RICHARD

Tous les jours se ressemblaient; comme tous les matins et cela pendant toute notre survie, un garde venait nous réveiller à 5h00 précises . Nous n’avons pas le choix sous peine d’être exterminés. Une fois le maigre déjeuner qu’ils nous donnaient pris, nous nous dirigeâmes vers notre lieu de travail de la journée ; nous devions remplir des sacs de sable qui servaient à renforcer les palissades qui nous bloquaient ici et nettoyer les latrines des vestiaires des gardes, la matinée était dure, il faisait chaud, on avait soif,faim mais nous n’avions pas le choix, on devaient continuer .

Jour après jour sans jamais s’arrêter .La perte de nos compatriotes nous affecte et plus particulièrement, Jules, un ami dont j’étais très proche, a été pendu devant mes yeux ; Ils avaient réussi à voler de la nourriture dans la cantine.Le choc a été terrible, il est mort sur le coup ( épuisé par tout ), Je n’oublierais jamais ce moment horrible …..

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Andrée Borrel

Ce jour du 6 juillet 1944, Andrée BORREL et tous ces compatriotes, s’en souviendront toute leur vie.

Ce jour là, commençait par un réveil trop tôt, trop maussade, comme d’habitude. Toujours comme d’habitude, les gardes ne leur donnaient même pas la moitié d’un bout de pain, ils étaient assis dans des cellules humides, sales, qui grouillaient d’insectes et de rats de gouttières. Après ce court petit-déjeuner, qui s’était passé dans les cris des gardes, des insultes à leurs égards, des coups ; c’était l’heure de se rassembler sur la place où ils faisaient l’appel, sous un ciel gris, avec de la pluie. Andrée et les autres furent tachés de boue de la tête au pieds. Après cet appel musclé, il fut arrivé le temps où les déportés devaient travailler ; toujours dans des conditions déplorables. Les gardes qui surveillaient Andrée BORREL jugèrent que son groupe, après cinq heures de travail forcé sans interruption, n’étaient plus assez efficaces ; ils les punirent donc en leur interdisant de déjeuner. Pendant que les autres mangeaient, ce petit groupe devait continuer à travailler. Après encore cinq heures de travail, toujours sans interruption, deux personnes du groupe tombèrent ; Andrée alla les voir, les gardes l’en empêchèrent, elle essaya de se débattre en vain. Le moment de l’après-midi, que tout le monde redoutait arriva, c’était dans les environs de dix-sept heures, c’était l’heure où les gardes du camp rassemblaient tout le monde sur la place ; où il y avait une corde pour pendre les gens qui s’étaient mal comportés pendant la journée. Tout le monde croisa les doigts, pour ne pas être appelé, et aujourd’hui ce fut celui d’Andrée BORREL. Tout le monde pleura de peur mais aussi de délivrance. Ils étaient tellement nombreux qu’ils ne les firent pas pendre un par un devant le regard des autres personnes. Les gardes les regroupèrent devant le ravin de la mort, et ils les fusillèrent.

Ils se rappelleront toujours de ce jour où ils sont morts.

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