Jahid
Je me rappelle de la date, c’était vers le 24 juin, parce que cet été ma mère m’a dit : « ça fait cinq ans que Jecym est mort ». Je devais avoir cinq ou six ans. C’était chez ma grand-mère, au salon, sur le canapé, à Besançon. On était tous assis, avec mes cousins, on était une dizaine. Mon oncle est venu, par politesse je lui ai donné la télécommande. Il a vu les informations et ils ont dit qu’il y avait eu un grave accident à Marseille. Et il y avait ma tante qui avait laissé son fils à Marseille, parce qu’il était déjà grand, il avait 17-18 ans. Du coup elle a téléphoné, et au début ça ne répondait pas, et après un policier a répondu, il a dit que son fils avait eu un accident et qu’ils étaient trois dans la voiture. Ma tante était allée s’isoler pour répondre au téléphone. Elle est revenue pour dire que son fils était hospitalisé. Elle est repartie directement à ce moment-là. Nous on était sortis, parce qu’on n’était pas bien, et après on est revenus dans le salon. Tout le monde a paniqué. Et après le policier a rappelé deux ou trois heures après, en disant que mon cousin était mort. Du coup après tout le monde a commencé à pleurer. Quand mon autre tante a appris la nouvelle elle a tapé sur le mur, elle a crié « non ! ». C’est mon père qui nous a annoncé que mon cousin était mort. Il nous a dit qu’il avait eu un accident, que c’était le seul qui était décédé sur les trois dans la voiture, lui n’avait pas le permis, c’est son copain qui avait le permis, il était un peu alcoolisé, il a fait n’importe quoi, il a pris la route à contresens, du coup il a fait un accident, et mon cousin était passager avant. On a ressenti de la tristesse, on était tous proches entre cousins, il s’appelait Jecym, j’ai beaucoup pleuré les premiers jours. Mes parents essayaient de nous consoler, mais même eux ressentaient de la tristesse du coup c’était bizarre. Tout le monde pleurait. Après ils sont revenus avec le corps, pour l’enterrement, parce que toute ma famille est à Besançon et mon grand-père a dit qu’il voulait que toute sa famille soit enterrée à Besançon. Je suis allé à l’enterrement. Ce moment m’a tellement marqué que j’y pense tous les jours, encore aujourd’hui. Je vais sur sa tombe une fois tous les deux mois. On passe voir d’autres morts en même temps, mon grand-père, mon oncle. Et ça m’a marqué parce que deux semaines avant ça mon oncle est mort.
C’était un travail magnifique pour un résultat valorisant exceptionnel : bravo aux collègues et aux élèves engagés car vous nous…
Magnifique, vivant, voire dérangeant parfois !
Je ne suis pas un fan et encore moins un expert en mangas mais j'admire la force et la beauté…